Parasite

Elisabeth Pluquet
2 min readMay 12, 2022
Photo by Anthony Tran on Unsplash

Tu te fais parasiter. Encore et encore.

Ta force vitale se fait absorber. Encore et encore.

C’est un schéma qui se répète, un cauchemar sans fin. Tu ne sais pas comment arrêter ça.

Tu te dis que la société est construite de manière à exploiter les gens, presser leur cerveau jusqu’à leur dernière goutte. Parce qu’une fois vide, il suffit de jeter l’humain. Et de le remplacer par un autre. Jamais tu ne pourras jeter un enfant dans ce monde d’humains jetables.

Tu te dis que tous tes problèmes seraient réglés plus facilement si tu avais de l’argent. Tu ne serais pas obligée de te placer sous le joug de ceux qui peuvent t’en donner en échange de ta vie.

De par ton existence, tu dois participer à ce système pour vivre, mais ce système te détruit. Pas de travail : pas d’argent : pas de nourriture. Pas d’argent : pas de sécurité.

C’est la loi de la jungle là-dehors. Les plus petits se font manger. Tu fais partie des plus petits.

Tu n’en peux plus. Tu rêves d’ailleurs, d’autrement. Mais les plus gros, les rois de la jungle, ne sont pas prêts d’abandonner la carcasse qu’ils dévorent.

Tu ne veux pas non plus devoir dévorer d’autres gens pour accéder à la sécurité, au repos, à tout ce dont un humain a besoin pour vivre.

Tu es fatiguée. Tu te fais dévorer. Tu luttes pour survivre, pour conserver encore tes dernières gouttes de vie.

On te dit qu’il faut que tu sois forte. Que tu imposes tes limites, que tu t’imposes. Mais pourquoi est-ce si dur ? Pourquoi dois-tu défendre autant ta vie avec hargne, avec les dents ?

Pourquoi te fais-tu dévorer ?

Pourquoi ce monde est-il construit de manière à vider les gens ?

Tu le sais très bien. Ce monde est construit pour ses rois de la jungle. Ils ne s’appellent plus rois, en théorie. Tu vis dans un pays où les derniers rois ont fini la tête coupée sur l’échafaud.

Mais il y a encore des rois en réalité. Et le monde est construit pour eux. Et toi, ta vie est faite pour que tu puisses continuer de bâtir leur château doré. Le système n’est pas près de changer. Pas tant que ces rois seront là.

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